La ressource en eau

L’eau est une ressource irremplaçable et un bien commun fragile menacé par plusieurs facteurs : le changement climatique, les épisodes de sécheresse, l’urbanisation, les pratiques du monde industriel et agricole, … Ce constat, bien que global, concerne plus particulièrement le territoire de la métropole lilloise : les disponibilités y sont restreintes et les dépendances de plus en plus fortes.

L’eau alimentant la métropole lilloise provient pour moitié des eaux de surface de la Lys partagée avec l’Audomarois et de la nappe du carbonifère partagée avec la Belgique, et pour l’autre moitié de la nappe de craie au Sud de Lille. Les phénomènes météorologiques des dernières années, du fait de leur accumulation (des arrêtés de sécheresse sont récurrents et pris de façon systématique depuis 2017), ont un impact direct sur les nappes souterraines, dont la nappe de craie en particulier : la période de recharge optimale de 6 mois étant raccourcie maintenant à 3 mois.

De façon générale, les ressources sont limitées, car même si des recherches sur de nouveaux potentiels sont en cours d’étude, il n’existe pas à ce jour d’autres réserves locales qui pourraient être mobilisées pour répondre aux besoins du territoire, à hauteur d’environ 70 millions de m3 par an (population, économie, …).

Le territoire du SCOT est ainsi concerné par deux enjeux : assurer l’alimentation en eau potable des habitants, et assurer la préservation de la ressource en eau.

L’alimentation en eau potable du territoire est assurée pour les deux tiers par des eaux souterraines (nappe de craie au Sud de Lille et nappe carbonifère partagée avec la Belgique) avec 26 captages actifs destinés à l’eau potable (15 captages situés sur le territoire de la MEL, 11 situés en CCPC). Une vigilance est donc essentielle pour garantir l’entretien de ces points de captages (accessibilité) et lutter contre leur dégradation (dépôts illégaux, …) et d’assurer un développement urbain respectueux de la ressource en eau.

D’une extrême sensibilité, la ressource en eau est d’autant plus impactée par les phénomènes qui fragilisent ses capacités de recharges. Ainsi, elle est concernée par des tensions quantitatives du fait d’une capacité de recharge complexifiée (imperméabilisation, phénomènes météorologiques), mais aussi qualitatives car la baisse du niveau de la nappe entraîne un affaiblissement des capacités de protection de celle-ci et une augmentation des contaminations naturelles par les phénomènes géochimiques (nickel, sélénium, …).

Dans le cadre de la mise en œuvre du SCOT et afin d’accentuer les actions associées pour limiter les impacts de l’urbanisation sur la ressource en eau, une Commission Partenariale spécifique a été créée :  la COMPAR AAC, cette dernière réunit les représentants de l’Etat et des élus du Syndicat mixte du SCOT.

Pour en savoir plus : Les commissions

Son Comité Technique (COTECH AAC) regroupe les services techniques de la Métropole européenne de Lille (MEL) et de la Communauté de communes Pévèle Carembault, ainsi que les acteurs institutionnels des services de l’Etat (DDTM, Préfecture, …), l’Agence de l’eau Artois Picardie et l’Agence Régionale de Santé (ARS).

Devenue un espace de rencontre régulier entre les différents acteurs, la commission est organisée autour de quatre objectifs :

  • accompagner la « traduction » des orientations du SCOT sur le périmètre de I’AAC et assurer la cohérence entre développement urbain et économique, d’une part, protection et valorisation de la ressource en eau d’autre part ;
  • émettre un avis sur les plans, programmes et projets sur le territoire de l’AAC ;
  • contribuer à la démarche de « Territoire de projets » du SCOT ;
  • partager et faire évoluer les connaissances, mettre en place une veille pérenne, développer des outils d’accompagnement technique et méthodologique, pour enrichir les connaissances sur la ressource et les réflexions sur des pratiques favorables à la nappe de craie.